Effet d'avalanche des poursuites internationales dues à la réduction des énergies renouvelables en Espagne

  • L'Espagne fait face à plus de 30 arbitrages internationaux concernant la réduction des énergies renouvelables.
  • Le gouvernement a été condamné par le CIRDI, avec une indemnisation dépassant les 7.000 milliards d'euros.
  • Les investisseurs étrangers obtiennent des compensations que les Espagnols n’ont pas encore obtenues.

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L'ancienne banque publique allemande WestLB est la dernière entité à avoir intenté une action en justice contre le Royaume d'Espagne devant le CIRDI (Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements) concernant la réduction des rémunérations pour les énergies renouvelables imposée par le gouvernement du Parti populaire (PP). Cet arbitrage s'ajoute à une série de conflits similaires qui, au total, ont déjà dépassé trente procès internationaux, en raison de l'incertitude générée par les changements dans la politique énergétique espagnole.

Avec cette affaire, il y a déjà plus de 30 arbitrages contre notre pays dans différentes organisations internationales. Parmi ceux-ci, un a été présenté devant la CNUDCI (Commission des Nations Unies pour le droit commercial international), trois devant l'Institut d'arbitrage de la Chambre de commerce de Stockholm et 28 devant le CIRDI lui-même, sous la protection de la Banque mondiale. Ces affaires reflètent une tension juridique croissante entre les investisseurs internationaux et l'État espagnol, suite aux réformes drastiques du secteur de l'électricité réalisées principalement en 2012 et 2013.

Depuis le premier procès contre les réformes du secteur énergétique lancé par le gouvernement de Rodríguez Zapatero – il y a six ans – jusqu'à aujourd'hui, l'Espagne n'a réussi à résoudre que trois arbitrages. Parmi celles-ci, deux ont été résolues à Stockholm, avec des résultats favorables pour l'État. Cependant, la dernière sentence du CIRDI a été favorable aux investisseurs du fonds britannique Eiser, un coup dur pour les caisses publiques espagnoles, qui ont été condamnées à payer 128 millions d'euros d'indemnisation.

Ce cas particulier constitue un précédent clé dans la jurisprudence de l'arbitrage international puisque, selon le tribunal CIRDI, les coupes budgétaires réalisées par l'Espagne ont gravement nui à la rentabilité des investissements d'Eiser dans plusieurs centrales solaires thermiques situées dans le sud du pays.

Un secteur en crise : des coupes sans aucune compensation

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Miguel Ángel Martínez-Aroca, président de l'Anpier (Association nationale des producteurs d'énergie photovoltaïque), a souligné à plusieurs reprises qu'il existe une différence notable entre les récompenses décernées à Stockholm et celle du CIRDI. Alors que les affaires de Stockholm concernaient des réformes approuvées par le gouvernement Zapatero, l'arbitrage CIRDI s'est concentré sur la réforme énergétique du Parti populaire.

Cette distinction est importante car, selon Martínez-Aroca, le gouvernement Zapatero a indemnisé les investisseurs avec cinq années de rémunération supplémentaires, ce qui a généré une compensation encore plus élevée que les réductions appliquées. Cependant, l'administration de Mariano Rajoy n'a proposé aucune compensation, malgré les réductions drastiques des primes accordées aux investissements dans les énergies renouvelables, ce qui a généré une avalanche de plaintes de la part de ces investisseurs.

Ce mécontentement reflète un problème plus vaste : L'Espagne est devenue l'un des trois pays au monde avec le plus de demandes de la part des investisseurs internationaux, principalement liées à la réduction des énergies renouvelables. Selon les estimations, le poids économique de ces procès pourrait s'élever à plus de 7.000 milliards d'euros si les investisseurs ont finalement raison dans le reste des arbitrages en cours.

Changement climatique à Rajoy

Pour sa part, Álvaro Nadal, alors ministre de l'Énergie, du Tourisme et de l'Agenda numérique, a minimisé l'importance de ces revendications, affirmant que les compensations seront toujours inférieures aux économies générées par la réforme controversée du système électrique, qui a été la source de tout ce conflit.

Après le prononcé du jugement CIRDI en faveur d'Eiser, le gouvernement a approuvé une loi qui permet d'utiliser l'excédent du système électrique, accumulé 1.130 2014 millions d'euros depuis XNUMX, pour payer les amendes résultant des arbitrages, y compris les futurs. . Cette décision a généré un nouveau malaise au sein du secteur des énergies renouvelables, qui voit comment cet excédent, qui aurait dû être utilisé pour améliorer la durabilité du système, est désormais utilisé pour verser des compensations aux investisseurs étrangers.

Les investisseurs espagnols sans protection

L’un des paradoxes les plus notables de cette situation est le manque de protection dans lequel se trouvent les investisseurs nationaux. Alors que les investisseurs internationaux ont réussi à recourir aux tribunaux d'arbitrage, les investisseurs espagnols se sont limités à recourir à la Cour constitutionnelle et à la Cour suprême, toutes deux favorables au gouvernement en matière de coupes budgétaires. Cela a généré un sentiment de double standard, puisque les investisseurs étrangers, grâce à l'accès à des tribunaux comme le CIRDI, ont obtenu des compensations que les Espagnols ne peuvent pas obtenir.

Dans ce contexte, un groupe d'investisseurs espagnols a présenté son cas au Médiateur, qui a recommandé au gouvernement de prendre des mesures pour garantir que les investisseurs nationaux ne soient pas moins bien traités que les investisseurs étrangers dans le cadre du Traité sur la Charte de l'énergie, qui est le cadre réglementaire utilisé par la communauté internationale. les investisseurs à présenter leurs revendications.

Le Médiateur a non seulement demandé l'égalité de traitement, mais a également exhorté le gouvernement à établir des mécanismes pour compenser le sacrifice « unique » que le changement de rémunération a causé aux investisseurs nationaux. Cependant, jusqu’à présent, aucune mesure n’a été mise en œuvre pour remédier à cette situation.

Arbitrages internationaux : des processus longs et coûteux

Les arbitrages internationaux concernant les réductions des énergies renouvelables sont non seulement des processus complexes, mais ils sont également extrêmement lents. Pour les affaires liées à l'Espagne, le CIRDI a désigné des tribunaux pour 27 des 28 arbitrages présentés, chacun composé d'un président et de deux arbitres choisis par les deux parties. Ces procédures sont non seulement longues, mais également coûteuses pour le pays défendeur. Par exemple, l'arbitrage qui a condamné l'Espagne en faveur d'Eiser a coûté près de 900.000 XNUMX euros.

Ces coûts ne se limitent pas à l'indemnisation que l'Espagne doit payer si elle perd les procès, mais incluent également les honoraires des arbitres et du personnel associé, ce qui augmente le coût total de chaque processus d'arbitrage. Avec plus de 20 arbitrages encore à résoudre, l'impact financier de ces litiges peut être dévastateur si la majorité est défavorable à l'Etat.

En résumé, l'Espagne est confrontée à une situation critique dans le domaine des arbitrages internationaux. Avec plus de 7.000 milliards d'euros en jeu et de plus en plus de jugements défavorables, l'État va devoir reconsidérer son approche en matière d'énergies renouvelables et de compensation. La pression internationale et le manque de mécanismes adéquats pour protéger les investisseurs nationaux génèrent un handicap qui pourrait avoir un impact économique important à moyen et long terme.


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